Les débuts de la Paléontologie
Dans l'antiquité déjà, les hommes trouvaient parfois de curieux fragments dans le sol, ressemblant à des animaux aujourd'hui disparus. Aristote par exemple défendait déjà que ces restes provenaient de créatures ayant existé avant l'homme. Mais au cours du moyen âge, la religion défendait de croire à une époque antérieure à la Création. Ce n'est qu'au XVIIème siècle que l'idée que les fossiles provenaient de créatures organiques fut acceptée. Certains se mirent à décrire et à collecter ces restes, sans exploiter les renseignements qu'ils étaient susceptibles de fournir.
C'est à partir du XVIIIème siècle que l'on commença à étudier sérieusement ces témoins du passé. On se rendit compte par exemple que si des terrains contenaient des restes d'animaux d'origine marine, c'est qu'ils avaient été déposés par la mer. On remarqua alors des différences entre les fossiles des diverses couches géologiques, et l'idée vint de les utiliser pour classer les strates. Buffon présenta une théorie de l'histoire de la Terre en se basant sur l'étude des fossiles. Cuvier, quant à lui, réalisa une classification systématique des animaux disparus. Mais il se bornait à les comparer entre eux, sans trouver de relations évolutives entre ces espèces. Pour lui, des cataclysmes marquaient la fin de certaines faunes, qui étaient ensuite remplacées par d'autres. On le voit, ce catastrophisme était grandement influencé par la religion.
Lamarck puis Darwin défendirent les nouvelles théories de transformisme et d'évolutionnisme. Pour eux, les espèces étaient en transformation perpétuelle, et de nouvelles formes apparaissaient progressivement. Les grandes divisions de la paléontologie étaient créées : la paléontologie descriptive de Cuvier et la paléontologie évolutive de Lamarck. La datation des couches fossiles amena à la paléontologie stratigraphique. En 1830, le géologue anglais Charles Lyell y ajoutait la paléogéographie : il montra la possibilité de déduire les conditions géographiques du passé en étudiant les couches de fossiles. Les fossiles jouèrent un grand rôle dans l'élaboration de ces théories de l'histoire de la Terre.
La paléontologie a connu un développement considérable depuis le XIXème siècle. De nouvelles techniques, notamment dues à la découverte de la radioactivité et de la désintégration des élément radioactifs, permettent maintenant une datation absolue des roches. La découverte du paléomagnétisme de certaines roches et des inversions du champ magnétique terrestre au cours des temps ont consacré la dérive des continents en montrant les paléolatitudes des continents. Les études microscopiques permettent de découvrir des restes de créatures minuscules comme les cyanobactéries, qui sont parmi les premières formes de vie sur Terre. En dehors des méthodes de datation absolue, l'étude des fossiles permet au géologue de reconnaître rapidement la succession des couches de sédiments. Mais la paléontologie reste irremplaçable pour élaborer le grand arbre généalogique de la vie