Les races ovines existantes dans la région de Djelfa sont:
- La race Ouled Djellal :C'est la race blanche, la plus intéressante par ses aptitudes tant physiques que productives. L'agneau de cette race pèse à la naissance 3 kg 500 g et à 5 mois 30 kg.
- La race Rembi : Serait issue de la blanche par mutation car elle présente les mêmes caractéristiques avec une taille moins basse, une tête fauve, des membres et carcasse très forts. L'agneau à la naissance pèse 3 kg 500 g et à 5 mois 25 à 30 kg.
- La race Hamra: : Devrait occuper la 2ème place pour certaines aptitudes qu'elle possède notamment sa résistance. Elle est en nette régression à cause de sa taille non préférée par rapport à la blanche. Le poids de l'agneau à la naissance est de 2 kg 500 et à 5 mois 25 kg.
- La race de Taadmit : La race de Taâdmit est un croisement entre le mérinos et el hamra. Cette brebis féconde peut mettre bas quatre agneaux par an, soit deux fois deux jumeaux et fournit de la laine de qualité supérieure, soit la plus longue fibre.
C’est cette race (NDLR de Taâdmit) qui a été exportée durant la période coloniale vers l’Australie qui est actuellement le premier producteur de viande ovine et de laine animale avec laquelle sont tissés les tissus prince de Galles.
Dans d’autres pays qui n’ont pas le pétrole, l’agriculture source première de leur survie est exploitée et est rentabilisée au maximum. Sinon comment expliquer que la deglet nour (Dattes Algerienne) n’est toujours pas classée mondialement ou encore la surface utile agricole plantée en oliviers représente les deux tiers de la surface d’un pays voisin et notre huile d’olive reste ignorée hormis les rares tentatives de certaines huileries.
Encore plus, comment se fait-il que l’Australie devienne le premier pays dans l’élevage ovin avec des races algériennes ? Ou encore, le petit mérinos d’un pays voisin qui n’a rien à envier nos quatre races ovines.
La Laine :Quoique le mouton est élevé en Algérie surtout pour sa viande, la laine occupe une place importante en industrie et artisanat et ceci malgré la production de la fibre synthétique. La production annuelle moyenne par tête est de 1 kg 200 g. La race Ouled Djellel peut donner 3 kg 500 g par toison du mâle et 1 kg-500 g par toison de femelle. La laine est généralement récupérée à partir du 15 mai par l'utilisation des méthodes traditionnelles en utilisant des "forces". L'usage de la tondeuse est rare. La bonne pratique de la tonte par un individu peut être considérée comme indice d'attachement au pastoralisme et au mouton.
La commercialisation se fait actuellement directement aux artisans ou à des collecteurs privés qui sillonnent les zones concernées après la période de la tonte.
La Peau : La production des peaux est subordonnée au volume d'abattage. Les peaux notamment ovines très convoitées donc très cotées sont récoltées tant par les sociétés de fabrication de chaussures que par les privés en relation avec des tanneries. A coté de l'industrie locale, le commerce extérieur des peaux a connu ces dernières année une impulsion remarquable.
Le Lait: La production moyenne par jour des races ovines algériennes est de 400 g pendant 4 à 5 mois. Elle est destinée exclusivement à l'allaitement des agneaux. Une très faible partie est utilisée pour la consommation familiale.
L’élevage de bovins laitiers en milieu steppique
(par Atchemdi Komi Apédo, INA d’Alger)
L’élevage de vaches laitières est une activité nouvellement introduite dans la région de Djelfa, en Algérie, et connaît un certain essor.
Malgré l’existence d’autres pratiques fortement implantées dans le milieu, notamment celle de l’élevage d’ovins, de caprins et de camélidés, l’élevage de bovins laitiers connaît un essor grâce aux efforts déployés par les pouvoirs publics. Voici le résumé succinct de l’observation de 36 éleveurs de vaches laitières en milieu steppique, fondé sur le principe d’innovation agricole.
La situation de l’activité bovins laitiers
L’essentiel des actions des pouvoirs publics réside en la recherche et le développement, la formation et l’implantation d’unités d’aliments du bétail. Il consiste également en l’organisation des producteurs et en l’octroi de subventions des intrants aux éleveurs. Par conséquent, il se produit dans la région un renouveau agricole, car il ne s’agit plus de produire exclusivement pour l’autoconsommation. Des producteurs à gros troupeaux émergent, avec l’ambition de couvrir tous les besoins en lait de la région. Cette tendance est remarquée chez quelques éleveurs qui utilisent des techniques modernes d’élevage en vue d’augmenter l’effectif de leur troupeau et d’améliorer peu à peu la production laitière. Dans cette région, une rupture se dessine progressivement entre le mode d’élevage de bovins d’hier et celui d’aujourd’hui. En 2000, on y a recensé plus de 3 774 éleveurs, totalisant un effectif de 27 400 bovins pour une production de 6 523 200 litres de lait. La moitié des éleveurs observés pratiquent l’élevage de bovins laitiers comme activité principale et exploitent un cheptel moyen de 16 vaches laitières assurant la seule source de revenu. Une partie de la production reste cependant consacrée à l’autoconsommation. L’autre moitié des éleveurs, en addition au cheptel bovin laitier, possède des troupeaux d’ovins avec des petits élevages (volailles). On rencontre dans ce cas la pratique de la céréaliculture, surtout l’orge, destinée à l’alimentation des animaux, et le blé pour la consommation familiale. Les races bovines rencontrées généralement chez les exploitants sont la Holstein, la Frisonne française, et la Brune des Alpes. La majorité des éleveurs semble opter pour l’élevage de vaches laitières importées. Les données recueillies ont montré que les races locales ne sont pas de bonnes laitières.
Elles produisent moyennement 4 l/j alors que les bovins laitiers modernes fournissent 10 l/j contre 8 l/j pour les bovins laitiers améliorés.
Analyse des techniques des exploitations
Les éleveurs qui possèdent un effectif bovin assez important ont plus de matériel, car une production laitière relativement considérable exige l’utilisation de la traite mécanique pour gagner du temps et obtenir des rendements d’échelle croissants. La quasi-totalité des éleveurs pratiquent la céréaliculture de l’orge et du blé. Mais cette culture, ainsi que la production fourragère (sorgho, vesce,avoine), participe faiblement aux apports alimentaires des bovins laitiers. Pour alimenter le troupeau, les sujets de notre enquête utilisent trois possibilités : l’achat d’aliments, la culture fourragère et le pacage sur chaume. Au total, 20 % des producteurs alimentent leur cheptel sur les terres aux environs de leur exploitation. Malheureusement, les ressources naturelles pastorales sont dégradées et réduites, quantitativement et qualitativement. Les producteurs ont donc recours aux cultures et aux achats pour couvrir les besoins de leurs animaux. Les produits achetés sont principalement l’orge, le maïs, le foin, la paille et la farine de blé tendre. Une alimentation complémentaire est utilisée durant presque toute l’année. Dans la majorité des exploitations observées, la saillie (accouplement en vue de la reproduction) se fait librement par montée et, en raison des coûts et des mauvaises pratiques de conditionnement, seulement 4 % des éleveurs pratiquent l’insémination artificielle. La détection des chaleurs chez la femelle est visuelle. Le suivi de la reproduction ne se fait pas correctement, ce qui s’explique par des intervalles vêlage-vêlage supérieurs à un an et par un manque de planification des vêlages groupés. En général, les performances de production de la race locale sont médiocres. Elles sont en revanche compensées par de remarquables facultés d’adaptation au milieu et à une nourriture souvent déficiente. Dans la région, la pratique des bovins laitiers comme activité principale ne relève pas d’une tradition lointaine, contrairement à celle des ovins. Les éleveurs ont accueilli l’innovation agricole sans, pour le moment, avoir réuni les conditions favorables à son adaptation et à son exploitation. Cependant, l’élevage de bovins constitue actuellement l’un des pôles du secteur agricole de cette région en pleine transformation. La politique agricole en ce domaine tente de corriger les imperfections d’ordre naturel, technique et socio-économique entraînées par les mesures prises depuis 1995 et reconduites par le programme national du développement agricole (PNDA), de façon à transformer l’agriculture et l’élevage (dont celui de la vache laitière) tout en améliorant le bien-être des exploitants. Cela exige de la part des chercheurs, de concert avec les éleveurs et les pouvoirs publics, l’exploration des pistes pertinemment circonscrites et l’étude de la manière dont on peut intégrer d’une façon définitive et efficace la pratique de la vache laitière pour obtenir de meilleurs résultats, respectueux de l’environnement